Ce dimanche j'ai eu l'occasion d'essayé le nouveau trail Aprilia Caponord et l'hypersportive RSV 4 Factory durant le Moto Tour Live passant dans ma région.
Mais aujourd'hui je vais partager avec vous un petit essai de la Ktm 690. Mettez vos casks ... on y va !
J'ai l'allure d'un délinquant routier là dessus mais je vous assure, j'en suis pas !
« Kronreif, Trunkenpolz, Mattighofen »
Un constructeur Autrichien de motos TT née en 1934 dont la dénomination actuelle date de 1954.
Un palmarès sportif reconnu dans le milieu du moto-cross et de l’enduro.
Une certaine médiatisation en raison de nombreuses victoires remportées au Paris Dakar.
Une gamme composée aujourd’hui de VTT, Quads, motos de cross et enduro, supermotards, roadsters, trails, hyper sportives et robots ménagers (nan, j'déconne ! lol).
Enfin : des tarifs élevés !
KTM 690 SM R … C’est quoi ?
Un supermotard souffrant d’anorexie chronique : 152kg !
Un cadre treillis, un moteur mono cylindre de 654 cm3 refroidi par eau et délivrant 63 CV pour une conso moyenne de 5 L, des suspensions WP de très grande qualité, 2 roues de 17 avec 120 AV et 160 AR, un frein Brembo radial, le tout emballé par quelques éléments plastiques taillés à coup de serpe donc le réservoir de 13,5l et le bloc optique en forme de bec de canard. Enfin une instrumentation complète.
Les enseignes KTM sont rares ici. Néanmoins depuis plus d’un an la marque est présente près de chez moi même si au fil du temps elle a déjà changé 3 fois d’adresse ! Curieux de connaître ce mono réputé pour sa puissance j’ai failli tenter l’aventure l’année dernière avant que la météo en décide autrement. Aujourd’hui je suis béni des dieux, le soleil brille et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule c’est accompagné d’un ami Triumphant façon Street que la messe sera dite !
Le « pas très catholique » et surtout peu agréable concessionnaire se trompe de clefs. Juste le temps pour lui de revenir avec la bonne et pour moi celui de la moquerie (pas bien ! 
) et le mono démarre. Vroum mm !Les deux tubes à orgues qui font office d’échappement chantent harmonieusement mais manquent cruellement de décibels dès que l’organiste joue sa partition au ralenti. Evidemment ce moteur moderne équipé d’un arbre d’équilibrage ne vibre pas plus que n’importe quel moulin. Pour l’instant rien de bien flamboyant. Serein j’attends religieusement la suite… maintenant !
J’enfourche la moto et me pose sur une selle étroite et haute. Seigneur ! Quelle position ! Assis, je suis pieds par terre comme debout mais … assis !
Plus clairement : debout la moto entre les jambes je suis comme assis sur la selle … pieds par terre tout de même ! 
Plus précisément, imaginez -moi fessiers posés sur la selle, pieds à plat … sur le sol. Pour relier tout ça une paire de jambes presque droites. 
Encore quelques agnostiques parmi vous ? Procédons autrement : Regardez-moi ! Vous me voyez bien là, debout, devant vous. Baissez les yeux lentement, vous voyez par terre deux pieds. Ce sont les miens. Maintenant remontez douuuucement. Voilà ! Votre regard bute inexorablement sur un entre jambe copieusement garni !
Ce sont aussi les miennes …énormes je vous l’accorde !! A présent, imaginez vous un mètre à la main mesurant la distance séparant l’axe pied –entre jambes ! 
Vous constatez de suite que le résultat donne 88 cm. 880 mn comme la hauteur de selle du 690. Et bien voilà. Nous y sommes. Dommage qu’il faille toujours tomber dans la grivoiserie pour un simple détail ergonomique ! Rassurez-vous, de nature à souvent aimer mon prochain je ne vous tiendrais par rigueur. Vous êtes déjà tous pardonnés !
Me voilà cloué sur cet engin, corps droit, bras écartés par le très large guidon et jambes collées sur l’étroit réservoir. Jéjé le JC de la moto !
La prise en main est immédiate ! Poids plume, large guidon, on se sentira presque sur une mobylette (celle du curé, bien évidemment). Malgré un point mort délicat (priez pour lui !) la boite est souple, tout comme le moteur. Même si comme tout mono il cogne en dessous de 3000 tr/mN, l’injection apporte beaucoup d’amélioration dans ce domaine. Je vous le confesse : il existe bien pire.
Nous sortons rapidement de la ville pour rejoindre une rocade. Seule possibilité d’exploiter le moteur rapidement. Evidemment le terrain de prédilection de cette moto reste la départementale, malheureusement trop éloignée pour nous aujourd’hui.
Tête et corps en avant à l’image de l’ecclésiastique prêchant du haut de sa chaire, j’accélère fort évitant toutes tentatives de wheeling par la bête sur les premiers rapports. Et croyez moi, 150kg portés par 63 petits CV chez Ktm ça pousse ! De 3000 à 7000tr/mn ça envoie vraiment bien sans brutalité. Dommage que le son des deux cheminées soit vraiment quelconque. Un premier freinage appuyé suffit à apprécier le bon feeling et l’efficacité procurée par l’unique disque. Cool !
Demi-tour sur un rond-point. Pas de chance quelques cantonniers travaillent sur le terre-plein central signalé par un panneau placé sur la chaussée. De plus, un fourgon circulant sur le couloir extérieur me refuse la prise d’une trajectoire idéale. Enfin extirpé de cet encombrement j’angle et sors plus rapidement. Quelle précision du train avant. La moindre poussée sur le guidon provoque une réaction instantanée et malgré le débattement important de la suspension la stabilité de l’ensemble semble exemplaire. Il faut dire que les suspensions WP font partie des meilleures sur le marché. Et puis KTM n’a pas lésiné sur la taille de la fourche : 48 mn !
J’imagine rapidement le potentiel d’un tel engin sur petites routes montagneuses ! C’est reparti et cette fois-ci à fond ! Toujours sur la réserve jusqu’en troisième je passe les 7000Tr/mN sur les rapports suivants. Un œil sur le compteur : Oh my God je pèche : 160 km/h déjà !
Je fais de suite pénitence en lâchant les gaz. Si ce joujou vous propulse rapidement jusqu’à 130 km/h, il vous emmene tout de même vers 180 km/h en toute sérénité sans aucun louvoiement... sur autoroutes allemandes, bien entendu. Exceptionnel ! Par contre au rétrogradage, disparu le frein moteur important pourtant classique sur ce type de mécanique. L ATPC, système permettant de ne pas bloquer la roue lors des forts rétrogradages est si efficace qu’il en retire le charme de ce petit défaut. Néanmoins le faible poids de l’ensemble le rend indispensable pour un usage sécuritaire.
Curieux aussi le fait de ne pas avoir souffert du manque de protection. La présence du hideux bloc optique n’y est peut être pas étrangère. L’absence de vent aussi !
Le retour par deux derniers ronds-points me permet de confirmer les bonnes impressions du début. Agilité et précision hors pair, prise d’angle facile (trop peut-être), grande stabilité même sur les bosses conjugués à une ergonomie adaptée à la glisse toutes pattes dehors doivent offrir beaucoup de plaisir pour les pratiquants, experts de la discipline. Malgré tout, cette moto conçue pour le pilotage s’accommode fort bien de la balade paisible. Beaucoup moins l’utilisateur de la selle. Passé un quart d’heure mon p’tit Jésus lui n’avait qu’une envie ; sortir de ce strapontin de bois aussi long qu’inconfortable.
Ouf, nous sommes arrivés et le chemin de croix se termine ! Imaginez la trace que pourrait laisser tel un suaire par forcément sain un slip des plus commun après deux heures de roulage !!!
Ma foi chez KTM … pas de miracle.
Un tel résultat réclame pas mal de concessions. D’ailleurs un mono c’est :
Une moyenne cylindrée d’une puissance d’environ 45 CV, un couple important à mi régime, une plage d’utilisation courte entre 3000 et 6000tr mais avec un maximum de CV disponibles. Des cognements sous 3000 et peu de puissance supplémentaire passé 6000. Un frein moteur important. Enfin des poum poum enchanteurs.
Pour la marque autrichienne un mono c’est :
Un piston offrant les caractéristiques d’un bicylindre de moyenne cylindrée. Plus de souplesse, plus de puissance mais devenue totalement linéaire. Envolé le couple important à mi régime. Disparu le frein moteur. Aux oubliettes les goods vibrations. Adieu la sonorité propre à cette mécanique. Bonjour le moteur au caractère lissé par l’injection et les normes anti-pollution.
La messe étant presque dite je conclue avant la quête. A Sainte Bernadette les pièces jaunes oxydées ... à moi les biftons ». Encore merci !
J’ai bien perçu le fait que cette moto soit capable de procurer beaucoup de plaisir à vitesse légale pour qui voudra entrer en religion. Malheureusement pour en exploiter le potentiel il devient indispensable de sans cesse monter dans les tours. A côté des performances de premier ordre offertes par le châssis, cela devient vite frustrant. Dommage !
Vous l’avez deviné chers fidèles... lecteurs, cette KTM 690 smr ne sera par ma révélation. Je comprends l’intérêt de KTM à développer une telle motorisation mono afin de proposer les performances dignes d’un petit bicylindre version weight-watcher propice à l’exercice extra exclusif du pilotage supermotard. Pour le très basique conducteur de deux roues que je suis, quitte à rouler en bicylindre autant le faire avec … un bicylindre !
Bonne route, Ncistes !
